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Marie-Claude Vaillant-Couturier était une femme photographe française 


Marie-Claude Vaillant-Couturier, née Marie-Claude Vogel le 3 novembre 1912 à Paris décédée le 11 décembre 1996 à Paris., est une femme politique et photographe française, communiste, résistante, originaire d'un milieu bourgeois et d'artiste.


1 - Voir



Marie-Claude Vaillant-Couturier devient, très jeune, reporter photographe. Pour le magazine Vu, elle est la première, en 1933, à montrer au monde les camps de concentration allemands. Elle épouse cet ogre magnifique que fut Paul Vaillant-Couturier. Un amour bref, cinq ans à peine.
Originaire d'un milieu bourgeois et artiste, elle devient militante communiste et travaille au journal L'Humanité comme reporter-photographe. Engagée dans la Résistance, elle est déportée à Auschwitz en 1943 puis transférée à Ravensbrück, camp où elle reste plusieurs semaines après sa libération afin d'aider des malades intransportables. Elle est élue députée communiste de 1945 à 1958 puis de 1967 à 1973.
Elle a été l'épouse de Paul Vaillant-Couturier (dont elle adopte le pseudonyme qu'elle conserve tout au long de sa vie), puis de Pierre Villon.

Origines familiales et vie avant la guerre
Marie-Claude Vaillant-Couturier naît le 3 novembre 1912 à Paris. Elle est élevée dans le 6e arrondissement de Paris, dans un milieu « à la fois bourgeois et libéral, artiste et même un peu bohème2. » Son père, Lucien Vogel, éditeur, crée la Gazette du Bon Ton l'année de sa naissance, puis le magazine Vu plus tard ; sa mère, Cosette de Brunhoff, sœur du créateur de Babar, Jean de Brunhoff2 et de Michel de Brunhoff, homme de presse, est la première rédactrice en chef de l'édition française de Vogue. Le grand-père de Marie-Claude Vaillant-Couturier est Hermann Vogel dessinateur et illustrateur. Sa sœur, Nadine Vogel, sera connue comme actrice2.
Après des études secondaires au Collège Sévigné, jusqu'à son baccalauréat, elle fut envoyée en Allemagne pour apprendre la langue (1930)3. Marie-Claude Vaillant-Couturier suit ensuite pendant un an des cours d'art décoratif puis devient reporter-photographe en travaillant pour le magazine Vu 2. Attachée à l'équipe de Vu, photographe, mais aussi germaniste, elle est désignée pour participer, avec d'autres, à une enquête en Allemagne sur la montée du national-socialisme. C'est lors de ce voyage en 1933, deux mois après l’accession d’Hitler au pouvoir, qu'elle réalise clandestinement les clichés des camps d'Oranienburg et de Dachau, publiés à son retour en France. À cette époque ce métier est masculin, ce qui lui vaut le surnom de « la dame au Rolleiflex »[Où ?]. Elle adhère à l'AEAR et en 1934 à la Jeunesse communiste et participe à la fondation, en 1936, de l’Union des jeunes filles de France4. Elle épouse le 29 septembre 1937 Paul Vaillant-Couturier, fondateur de l'Association républicaine des anciens combattants, député communiste et rédacteur en chef de 2L'Humanité qu'elle a rencontré en 1932, et avec qui elle vit depuis 19345. Il meurt en 19372. Elle se remariera en 1949 avec Pierre Villon dont elle adoptera le fils.
Après la mort de Vaillant-Couturier elle devient reporter photographe au service photographie de L'Humanité , dont elle prend la direction en 1938. Elle part en voyage en URSS pour la première fois à l'automne 1938 2. Elle effectue également pour Regards quelques reportages, notamment sur les Brigades internationales. Elle côtoie alors Gabriel Péri et Georges Cogniot. L'interdiction de l'Humanité, en septembre 1939, la contraint à changer d’activités.

Résistante et déportée
Elle s’engage dans la Résistance et participe à des publications clandestines : tracts, l'Université Libre (1er numéro en novembre 1940) ; pamphlet de Georges Politzer contre « Sang et Or », qui présente les thèses du théoricien nazi Alfred Rosenberg (novembre 1941) ; édition de l'Humanité clandestine aux côtés de Pierre Ginsburger dit Villon. Elle assure la liaison entre résistance civile (Comité des Intellectuels du Front National de lutte pour l'Indépendance de la France) et militaire (OS, plus tard FTPF), et transporte même des explosifs.
Elle est arrêtée par la police de Philippe Pétain6 le 9 février 1942 dans une « souricière » tendue chez une femme à qui elle apporte de la nourriture pour une prisonnière : une affaire donc éloignée de ses principales activités dans la Résistance, mais un inspecteur des Renseignements généraux la reconnait car il l'a vue en compagnie d'une résistante qu'il surveillait : Madeleine Laffitte, qui fait comme elle partie du groupe Politzer2. Elle est identifiée mais refuse de donner son adresse2.
Elle est internée jusqu'au 15 février au dépôt de la Préfecture, et le 20 mars, placée au secret à la Santé : elle y reste jusqu'au mois d'août puis est transférée au Fort de Romainville2.
Elle est déportée à Auschwitz-Birkenau via le camp d’internement de Compiègne par le convoi du 24 janvier 1943, dit convoi des « 31 000 » 7. Singulier par sa composition, ce convoi de 230 femmes, résistantes, communistes, gaullistes épouses de résistants, s'illustre en entonnant La Marseillaise en franchissant l'entrée du camp de Birkenau ; 49 de ces 230 femmes seulement reviendront des camps après-guerre. Marie-Claude Vaillant-Couturier s'y voit tatouer le numéro 31 6852. Comme elle parle allemand, en février Danielle Casanova, déportée par le même convoi et qui, dentiste de profession, s'occupe du cabinet dentaire du camp, lui obtient une place de secrétaire au revier (quartier des malades) des prisonnières allemandes2. Elle est atteinte du typhus au début du mois de mars et n'en guérit qu'en mai, elle perd alors sa place au revier et obtient un poste de nettoyeuse au département de cuisine diététique2. Ce département n'existe à Auschwitz que pour sauver les apparences et faire croire qu'il s'agit d'une prison normale, mais cette place va permettre à Vaillant-Couturier d'être un peu mieux nourrie2.
Transférée à Ravensbrück en août 1944, elle est affectée à des travaux de terrassement, puis elle a de nouveau un emploi de secrétaire2. Lorsque les déportées Nuit et brouillard sont transférées de Ravensbrück à Mauthausen, elle falsifie un livre d'appel pour ne pas faire partie du transfert et rester auprès des malades du revier. Le 23 avril 1945, la Croix-Rouge emmène les malades françaises, belges et luxembourgeoises qui sont transportables, les autres devant faire partie d'un transfert le 27 avril, ce qui sera impossible, les routes étant coupées. Après le départ des nazis le 28 avril, s'apercevant que beaucoup de Français se trouvent parmi les hommes transférés d'autres camps à Ravensbrück, Marie-Claude Vaillant-Couturier et Adélaïde Hautval, médecin déportée par le même convoi du 24 janvier 1943, se chargent d'administrer le camp2. Elles y restent après sa libération le 30 avril 1945 par l’Armée rouge, jusqu'à ce que tous les malades français aient été évacués, aidant le personnel médical à les identifier pour leur rapatriement2. Sous la plume de Rémy Roure, dans Le Monde du 16 juin 1945, on lit : « Chaque jour, cette magnifique Française parcourt les blocs, relève les courages, donne de l'espoir qui n'est souvent que de l'illusion. Le mot de sainteté vient à l'esprit quand on voit cette grande sœur de charité auprès de ces hommes et ces femmes qui meurent chaque jour ».
Marie-Claude Vaillant-Couturier rentre finalement en France le 25 juin 19452. Sa réadaptation à la vie normale après Auschwitz est un peu moins difficile que pour d'autres déportées : elle retrouve toute sa famille, notamment son futur mari Pierre Villon qui a réussi à s'échapper après avoir été arrêté2. Elle est homologuée commandant dans la Résistance intérieure française2.

Engagement politique et social
Siégeant à l'Assemblée consultative provisoire, elle est élue aux deux Assemblées constituantes en 1945 et 1946. Elle est députée PCF de la Seine de 1946 à 1958 et de 1962 à 1967), puis du Val-de-Marne jusqu'en 1973. Elle exerce à deux reprises (1956-1958 et 1967-1968), la fonction de vice-présidente de l'Assemblée nationale, dont elle devient vice-présidente honoraire.
En 1946, elle est élue secrétaire générale de la Fédération démocratique internationale des femmes et, en 1979, vice-présidente de l'Union des femmes françaises (aujourd’hui Femmes Solidaires). Elle dépose notamment des projets de lois pour l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes. Elle milite également au Mouvement de la paix.
En 1951, aux audiences du procès opposant le journal Les Lettres françaises (à l'époque proche du PCF) à David Rousset après que ce dernier a été traité de « trotskyste falsificateur » par ce journal (à la suite de la comparaison par David Rousset du Goulag avec le système concentrationnaire), Marie-Claude Vaillant-Couturier déclare « Je considère le système pénitentiaire soviétique comme indiscutablement le plus souhaitable dans le monde entier8 ».
Membre dirigeante de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes depuis sa création en 1945, elle en devient ensuite vice-présidente, puis coprésidente en 1978. Elle est également une des premières animatrices de l’amicale d’Auschwitz.
Témoin de l'accusation au procès de Nuremberg en 1946, elle dira plus tard : « En racontant les souffrances de ceux qui ne pouvaient plus parler, j'avais le sentiment que, par ma bouche, ceux qu'ils avaient torturés, exterminés, accusaient leurs bourreaux ». Elle revient cependant de ce procès « choquée, inquiète », « exaspérée par la procédure », insatisfaite, déplorant notamment l’absence, sur le banc des accusés, des dirigeants des firmes Krupp, Siemens, IG Farben, firmes qui avaient largement participé à l’exploitation économique des déportés. Mais malgré ces insuffisances, elle soulignera plus tard combien la définition du crime contre l'humanité était « un progrès pour la conscience humaine ». Lors de son témoignage face aux criminels nazis, elle marchera vers eux, à la stupéfaction de la salle, pour les regarder droit dans les yeux, de très près9.
En 1964, Paul Rassinier, figure importante du révisionnisme, contestant le verdict du procès, l'accuse nommément d’avoir survécu en dépouillant ses compagnes. Il s'ensuit un procès où Marie-Claude Vaillant-Couturier se constitue partie civile et où Geneviève de Gaulle-Anthonioz déclare à la barre des témoins « je l'ai connue dans les locaux de l'infirmerie où nous l'avions fait entrer, non pas pour la planquer, mais parce que nous avions besoin de camarades courageuses et parlant allemand. […] Lorsque nous remettions cette ration de pain prélevée sur notre propre ration, cette ampoule, nous savions qu'elle serait bien remise à celle qui en aurait le plus besoin et sans aucune appréciation politique… Je connais peu de femmes aussi courageuses que Marie-Claude, qui a toujours donné le sentiment que sa propre vie n'était rien sinon d'être au service de ses camarades ». Le gérant de Rivarol et Rassinier sont condamnés.
Au cours du mois de décembre de cette même année 1964, elle défend devant l’Assemblée nationale la notion d’imprescriptibilité des crimes contre l’Humanité, ouvrant ainsi la voie à la ratification par la France en 1968, de la convention de l’ONU sur l’imprescriptibilité de ces crimes.
En 1987, elle est appelée par toutes les parties civiles à témoigner contre Klaus Barbie. Lors de la création de la Fondation pour la mémoire de la déportation, en 1990, elle en est désignée unanimement présidente, puis présidente d'honneur jusqu’à son décès le 11 décembre 1996.
Chevalier de la Légion d'honneur depuis le 20 décembre 1945, promue officier en 1981, puis commandeur en 1995, elle est également titulaire de la croix de combattante volontaire de la Résistance et de décorations étrangères comme la croix de Guerre tchécoslovaque.
En 2009, la place Marie-Claude-Vaillant-Couturier, située dans le 4e arrondissement de Paris, est inaugurée en son honneur.


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